Où sont passés les hommes courtois du Québec?
Un avion est une réplique de la société. À chaque vol, je suis témoin de comportements humains qui représentent assez bien la population. Il m’arrive à plusieurs occasions d’être choquée par les agissements des passagers mais mon but n’étant pas de les éduquer, je reste impassible et je me contente de leur sourire.
Pourtant, bien que ne puisse pas leur dire ce que je pense, je suis déstabilisée après coup. Je réalise que ce qui me décourage vraiment n’est pas de servir tous ces gens mais de les voir plutôt sous leurs vrais visages. Un visage qui représente la société dans laquelle je vis. Un visage souvent individualiste largement accepté à notre insu.
J’ai évidemment une image en tête lorsque je parle d’individualisme. Je ne désire pas soulever la polémique ici, car bien sûr, plusieurs me diront qu’ils sont altruistes, empathiques et dignes d’être aimés, mais j’ai envie de vous faire part d’un comportement récurrent à bord et qui, à mon humble avis, témoigne d’un manque de respect pour l’être aimé au sein de nombreux couples.
En fait, selon mes observations, un phénomène de non-courtoisie persiste auprès des hommes québécois.
Comment puis-je affirmer une telle chose? Et bien, c’est grâce à un petit test tout simple appelé LE TEST DU VERRE DE PEPSI POUR LA COURTOISIE que j’en suis arrivée à cette conclusion.
Selon mes expérimentations, ce sont les hommes québécois âgés entre 20 et 40 ans qui auront davantage tendance à échouer l’épreuve. En contrepartie, les hommes plus âgés, italiens, anglais ou espagnols passeront haut la main. Il semble que ces derniers soient plus courtois et plus attentionnés envers leur dulcinée que nos hommes du Québec. Allez savoir pourquoi?! L’enquête est toujours en cours 🙂
Mon but n’étant pas de comprendre le pourquoi du comment, je vous laisse le choix d’en tirer vos propres conclusions. Je vous présente donc le TEST DU VERRE DE PEPSI POUR LA COURTOISIE. Une épreuve insignifiante, j’en conviens, mais qui en dit long sur qui vous fréquentez.
LE TEST DU VERRE DE PEPSI POUR LA COURTOISIE
Cette épreuve ne peut être imposée à tous les hommes dans l’avion. Quelques critères d’admissibilité doivent être observés pour être éligibles à ce test.
Critères d’admissibilité:
# 1: Le candidat doit être de sexe masculin.
# 2: Le candidat doit être accompagné de sa compagne, copine, blonde, femme ou maîtresse.
# 3: Le candidat doit être assis à côté de sa compagne. Il doit être assis le près possible de l’allée, la compagne étant la personne la plus éloignée de l’hôtesse de l’air.
# 4: Le candidat et sa compagne doivent boire la même chose.
La première étape consiste à partir avec les chariots dans les allées afin de servir à boire aux passagers.
Avertissement: il faut s’user de patience car il se peut que plusieurs d’entre vous ne soient pas admissibles au test. N’oubliez pas, les quatre critères doivent être respectés. Pas un! Pas deux ! LES QUATRE! En vérité, VOUS êtes celui qui décidera de participer à l’épreuve, et ce à votre insu.
Je vous mets en situation. Disons que vous êtes dans l’avion. J’avance avec mon chariot. Je m’arrête à votre rangée. Vous êtes un homme qui s’appelle Jonathan. CRITÈRE # 1 RESPECTÉ!
Vous êtes Québécois. Vous vivez en région éloignée ou en ville. Peu importe! Vous avez trente-quatre ans. Vous êtes en couple. Marié? Je ne crois pas. Conjoint de fait? Probablement. Vous voyagez avec votre copine. CRITÈRE #2 RESPECTÉ!
Elle est assise près du hublot. Vous êtes assis près de l’allée. CRITÈRE # 3 RESPECTÉ!
Je vous regarde tous les deux et vous demande ce que vous aimeriez boire. Vous me répondez: deux verres de Pepsi. CRITIÈRE # 4 RESPECTÉ!
Ça y est, vous êtes éligible! Le test peut commencer.
Notez que Jonathan et sa copine auraient bien pu boire deux verres d’eau, deux cafés ou deux «je ne sais quoi». L’important c’est que les deux demandent la même boisson.
Je verse du Pepsi dans le premier verre. Comme je suis dans l’allée, il m’est naturellement plus facile de donner le premier verre à la personne qui est assise le plus près de moi. J’évite les déversements sur les passagers en distribuant les liquides ainsi. C’est une simple logique qui me semble assez évidente. J’assume qu’instinctivement tout le monde devrait comprendre ça et faire la distribution par la suite. NON?
Pourtant, Jonathan ne semble pas comprendre le principe. Je lui donne le premier verre de Pepsi. Je le lui donne à lui car il est celui assis côté allée mais aussi parce qu’il est mis à l’épreuve.
Je teste l’attention qu’il porte envers la belle demoiselle qui lui tient la main. Il a une amoureuse qui l’adore, mais sait-il vraiment qu’elle existe?
Et bien, il semblerait que non! Jonathan, ce beau jeune gaillard québécois, prend le premier verre de Pepsi dans ses mains. Il ne le passe pas. Il le garde pour lui! Ce verre était pourtant destiné à sa belle éloignée. Elle n’a toujours rien à boire et voilà que Jonathan a déjà les lèvres trempées dans le Pepsi glacé! Et sa douce?
Au risque d’accrocher la tête de Jonathan, j’allongerai donc mon bras vers sa dulcinée afin de lui servir le second Pepsi…
Jonathan vient d’échouer au TEST DU VERRE DE PEPSI POUR LA COURTOISIE…
Et vous mesdames? Aimeriez-vous être accompagnées d’un Jonathan?