Un roman qui me donne le goût d’écrire
«Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l’effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d’un sentiment puissant; pendant un instant, il ne doit plus penser qu’à tout ce qu’il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l’on regrette d’avoir terminé.»– La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert – Joël Dicker.
Voilà exactement ce que j’ai ressenti en terminant ce roman: une tristesse causée par l’impossibilité de poursuivre ma lecture au-delà des 670 pages toutes justes terminées. Nul besoin de vous dire que j’ai adoré La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert.
L’histoire est bien entendu captivante: Marcus Goldman, célèbre depuis l’écriture de son premier roman, se rend chez son mentor et ancien professeur, Harry Quebert, l’un des plus grands écrivains américains, pour retrouver de l’inspiration pour son deuxième roman. Pendant son séjour, Harry est accusé d’avoir assassiné Nola Kellergan, une adolescente de 15 ans disparue en 1975, et dont on vient de retrouver le cadavre sur le terrain de sa maison au New Hampshire. Marcus se retrouve donc impliqué dans l’enquête pour disculper son ami et il s’en inspire pour écrire son deuxième roman, car cela tombe à point, il vivait justement le syndrome de la page blanche!
L’intrigue du livre vous tient en haleine mais ce que j’ai également adoré, ce sont les 31 conseils d’écriture de Harry à Marcus pour pondre un grand roman.
Quels sont mes conseils préférés? Je les aime tous mais certains ont davantage attiré mon attention. Les voici.
« Le premier chapitre, Marcus, est essentiel. Si les lecteurs ne l’aiment pas, ils ne liront pas le reste de votre livre. Par quoi comptez-vous commencer le vôtre?
– Je ne sais pas, Harry. Vous pensez qu’un jour j’y arriverai?
– À quoi?
– À écrire un livre.
– J’en suis certain. »
« Votre chapitre 2 est très important, Marcus. Il doit être incisif, percutant.
– Comme quoi, Harry?
– Comme à la boxe. Vous êtes droitier, mais en position de garde c’est toujours votre poing gauche qui est en avant: le premier direct sonne votre adversaire, suivi d’un puissant enchaînement du droit qui l’assomme. C’est ce que devrait être votre chapitre 2: une droite dans la mâchoire de vos lecteurs.»
« Harry, s’il devait ne rester qu’une seule de toutes vos leçons, laquelle serait-ce?
– Je vous retourne la question.
– Pour moi, ce serait l’importance de savoir tomber.
– Je suis bien d’accord avec vous. La vie est une longue chute, Marcus. Le plus important est de savoir tomber.»
«Et les personnages? De qui vous inspirez-vous pour vos personnages?
– De tout le monde. Un ami, la femme de ménage, l’employé au guichet de la banque. Mais attention: ce ne sont pas ces personnes elles-mêmes qui vous inspirent, ce sont leurs actions. Leur façon d’agir vous fait penser à ce que pourrait faire l’un des personnages de votre roman. Les écrivains qui disent qu’ils ne s’inspirent de personne mentent, mais ils ont bien raison de le faire: ils s’épargnent ainsi quantité d’ennuis.
– Comment ça?
– Le privilège des écrivains, Marcus, c’est que vous pouvez régler vos comptes avec vos semblables par l’intermédiaire de votre bouquin. La seule règle est de ne pas citer nommément. Jamais de nom propre: c’est la porte ouverte aux procès et aux tourments. À combien sommes-nous dans la liste?
– 23.
– Alors ce sera le 23 ieme, Marcus: n’écrivez que des fictions. Le reste ne vous attirera que des ennuis.»
« Marcus, savez-vous que est le seul moyen de mesurer combien vous aimez quelqu’un?
– Non.
– C’est de le perdre.»
« Dans notre société, Marcus, les hommes que l’on admire le plus sont ceux qui bâtissent des ponts, des gratte-ciel et des empires. Mais en réalité, les plus fiers et les plus admirables sont ceux qui arrivent à bâtir l’amour. Car il n’est pas de plus grande et de plus difficile entreprise.»
« Vous devez préparer vos textes comme on prépare un match de boxe, Marcus: les jours qui précèdent le combat, il convient de ne s’entraîner qu’à soixante-dix pour cent de son maximum, pour laisser bouillonner et monter en soi cette rage qu’on laissera exploser que le soir du match.
– Qu’est-ce que ça veut dire?
– Que lorsque vous avez une idée, au lieu d’en faire immédiatement l’une de vos illisibles nouvelles que vous publiez ensuite en première page de la revue que vous dirigez, vous devez la garder au fond de vous pour lui permettre de mûrir. Vous devez l’empêcher de sortir, vous devez la laisser grandir en vous jusqu’à ce que vous sentiez que c’est le moment. Ceci sera le numéro… À combien en sommes-nous?
– À 18.
– Non, nous en sommes à 17.
– Pourquoi me demandez-vous, si vous le savez?
– Pour voir si vous suivez, Marcus.
– Alors 17, Harry… Faire des idées…
– … des illuminations.»
« Apprenez à aimer vos échecs, Marcus, car ce sont eux qui vous bâtiront. Ce sont vos échecs qui donneront toute leur saveur à vos victoires.»
« Qui ose, gagne, Marcus. Pensez à cette devise à chaque fois que vous êtes face à un choix difficile. Qui ose, gagne.»
« Chérissez l’amour, Marcus. Faites-en votre plus belle conquête, votre seule ambition. Après les hommes, il y aura d’autres hommes. Après les livres, il y aura d’autres livres. Après la gloire, il y aura d’autres gloires. Après l’argent, il y a encore de l’argent. Mais après l’amour, Marcus, après l’amour, il n’y a plus que le sel des larmes.»
« Un nouveau livre, Marcus, c’est une nouvelle vie qui commence. C’est aussi un moment de grand altruisme: vous offrez, à qui veut bien la découvrir, une partie de vous. Certains adoreront, d’autres détesteront. Certains feront de vous une vedette, d’autres vous mépriseront. Certains seront jaloux, d’autres intéressés. Ce n’est pas pour eux que vous écrivez, Marcus. Mais pour tous ceux qui, dans leur quotidien, auront passé un bon moment grâce à Marcus Goldman. Vous me direz que ce n’est pas grand chose, et pourtant, c’est déjà pas mal. Certains écrivains veulent changer la face du monde. Mais qui peut vraiment changer la face du monde?»
« Parfois le découragement vous gagnera, Marcus. C’est normal. Je vous disais qu’écrire c’est comme boxer, mais c’est aussi comme courir. C’est pour ça que je vous envoie tout le temps battre le pavé: si vous avez la force morale d’accomplir de longues courses, sous la pluie, dans le froid, si vous avez la force de continuer jusqu’au bout, d’y mettre toutes vos forces, tout votre coeur, et d’arriver à votre but, alors vous serez capable d’écrire. Ne laissez jamais la fatigue ni la peur vous en empêcher. Au contraire, utilisez-les pour avancer.»
Pour plus d’infos sur l’auteur Joël Dicker et son roman La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert.
Écrit par Elizabeth LandryElizabeth Landry est agente de bord et une vraie passionnée des voyages et des sports nautiques. Elle partage son temps entre Cabarete en République Dominicaine, le Québec et les airs. Elle dirige le blogue L’Hôtesse de l’air depuis 2010 et a écrit trois romans à succès du même nom. Sa boutique #FLYWITHME vous fera voyager à travers le monde !
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